Pour les 1ères et les terminales : Présentation du film Johnny Guitare de Nicholas Ray, 1954

 

Nicholas Ray (1911-1979) à son ami Denis Hopper : "Je suis le meilleur cinéaste au monde à n'avoir jamais réalisé un film entièrement bon, pleinement satisfaisant".

Sa carrière de réalisateur s'étale sur une courte période, mais elle marque le cinéma par sa force et sa singularité. Nicholas Ray compose une œuvre brute, jalonnée de fulgurances, qui s'ouvre sur un chef-d'œuvre (Les Amants de la nuit) et se clôt avec un bouleversant documentaire (Nick's Movie, co-réalisé avec Wim Wenders). Souvent décrié en Amérique, toujours adulé en Europe, il est le cinéaste de la fêlure, de l'urgence, de la désespérance, de la quête du paradis. Ses films constituent une peinture particulièrement sensible de l'adolescence écorchée, de la passion destructrice, de la violence des êtres et du monde.

Source : La Cinémathèque française qui lui a rendu hommage en 2019 lors d'une rétrospective

Vidéo sur le site de la Cinémathèque : L'Œil de Nicholas Ray par Damien Bertrand, 12mn50, 2019


Johnny Guitare (1954), Les Amants de la nuit (1948) ou La Fureur de vivre (1955). De Godard à Jarmusch, son œuvre a influencé de nombreux cinéastes. (Source : La Cinémathèque française)

 

Synopsis de Johnny Guitare :

Tenancière d'un saloon, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu'elle a connu autrefois. Ils vont être en proie à la haine d'Emma Small, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le "dancing kid", qu'elle croit à l'origine de la mort de son frère lors d'une attaque...

 


Joan Crawford, actrice et productrice américaine (1904-1977) qui incarne Vienna, farouche tenancière de saloon dans Johnny Guitare 

 

Vidéo de présentation du film pour le festival Premiers plans d'Angers, 4mn30, 2019-20


Extrait d'un article de Thomas Baurez paru dans Télérama le 10/10/2021 :

Si Scorsese parle de « film mineur », c’est pour mieux traduire l’aspect volontiers fauché de cette série B dont l’apparente désinvolture serait conforme à l’idée que l’on se fait d’une petite production hollywoodienne des fifties. Sauf, qu’ici, le minimalisme (l’intrigue se déroule sur 3 jours à peine), on l’a vu, tient plus d’une démarche intellectuelle qu’un pis-aller. Ray, pas tendre avec son propre film dont il est sorti usé, n’a jamais caché ses intentions : « J’avais décidé de violer toutes les règles du western. » Le cinéaste-rebelle dont c’est pourtant le deuxième long-métrage en couleur, hystérise ainsi les couleurs à la façon d’un mélodrame, privilégie les émotions à l’action et dézingue le machisme de l’Ouest en faisant du combat de deux femmes (Vienna-Crawford face à Emma-McCambridge) le cœur du drame. Il y a assurément du Douglas Sirk autant que du Joseph von Sternberg dans Johnny Guitar. Le jeune critique François Truffaut écrit dans Arts en 1955: « C’est un western rêvé, féérique, irréel au possible, délirant. » Plus loin, « C’est La Belle et la Bête du western, un rêve de l’Ouest. »

 

(Série B : long métrage tourné avec un petit budget de production.)

Pour lire ce très bon article en intégralité : https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Johnny-Guitar-le-nouveau-western

 

Le film Johnny Guitare évoque le maccarthysme du sénateur américain McCarthy et sa chasse aux sorcières dans les années 50 contre les communistes dont fut victime Charlie Chaplin :

Vidéo, 1mn18 pour le Journal de France2 en 2017 : https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/video-13h15-quand-charlie-chaplin-a-ete-victime-de-la-chasse-aux-sorcieres-aux-etats-unis_2525645.html

 

 

Film admirable tourné en Technicolor :

Pour rappel, le premier film Becky Sharp de prises de vues réelles tourné en couleurs avec le procédé du technicolor date de 1935.

 Le procédé est complexe. Une caméra énorme impressionne 3 pellicules (rouge, vert, bleu) en même temps. Ces 3 pellicules sont ensuite superposées au tirage. Ce procédé nécessite beaucoup de lumière d’où cette chaleur qui a rendu par exemple le tournage du film Le Magicien d'Oz de Victor Fleming (1939) si étouffant.

 

Scène mythique de la course des dégonflés de La Fureur de vivre (1955), 3mn34 : https://www.youtube.com/watch?v=ksVbeKIj5yU

 

Synopsis : Los Angeles, 1955. Jim, un jeune garçon désaxé, se retrouve au commissariat pour ivresse sur la voie publique. Il y rencontre Plato, jeune garçon perturbé psychologiquement, et la jolie Judy dont il tombe amoureux. Mais cette dernière est l'amie de Buzz, une chef de bande qui sème la terreur dans le quartier.

 


« Le cinéma, c'est Nicholas Ray. », disait Godard. Les voici réunis dans cet essai vidéo évoquant la dimension haptique de leurs œuvres : To see with the tips of one's fingers / Voir du bout des doigts. In Adieu au langage, 2014

 

Extrait, 5mn06

https://www.filmscalpel.com/to-see-with-the-tips-of-ones-fingers/

 

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