Projet Secondes : Ressources audiovisuelles et documentaires pour la création d'un visuel

Rappel : Il est demandé à chaque élève de présenter pour le cours du jeudi 28 février un visuel abouti qui permettra  de saisir l'ambiance que chacun veut créer pour son vidéo mapping.

Illustration : Hugo Cabret de Martin Scorsese, 2011



A la question Que vous inspire Georges Méliès ? le réalisateur Martin Scorsese répondit en 2011 :


On descend tous de Méliès! Avec lui, on remonte aux origines du cinéma, à l'invention des effets spéciaux. Steven Spielberg, George Lucas, James Cameron sont ses héritiers directs. Son œuvre me touche aussi particulièrement parce qu'elle est liée à l'esprit d'enfance. Les personnages de ses films sont pareils à des figurines de la fin du XIXème . Elles ont une sorte d'innocence, de naïveté, comme si elles jaillissaient d'un dessin d'enfant. Dans Hugo Cabret, nous avons recréé avec exactitude les coulisses d'un tournage de Méliès. On a reproduit à l'identique son studio de verre à Montreuil, dans les studios de Shepertton en Angleterre. Et il nous a fallu un an pour reconstituer une scène du Royaume des fées datant de 1903. Tout devait être parfait, le jeu et les expressions des acteurs, les couleurs, les décors... Je voulais tourner d'autres scènes mais cela aurait nécessité trop temps et d'argent!

La fée de l'océan (Lucien, Chenoa, Nawel) :

Points positifs du visuel déjà présenté :


Utilisation d'une lumière bleutée qui évoque bien la mer et qui donne aux objets un aspect irréel intéressant. On pourra éventuellement utiliser un réflecteur doré et argenté pour faire une lumière qui bouge.

Utilisation d'une plante verte pour évoquer la flore marine. Créer un décor marin d'autres plantes vertes, des rochers ...

Gamme de couleurs restreinte à garder : bleu outremer - vert - terre de sienne

Points à retravailler :

Utilisation de Playmobil qui évoque trop le monde de la petite enfance. Aller éventuellement du côté des gravures anciennes pour trouver une figuration moins enfantine.

A voir :



Le royaume des fées de Méliès (1903)

La fée libellule de Méliès

A noter : une profusion d'éléments !! C'est un océan très rempli.  


La revanche des poissons (Loïc, Noah, Melvin) :

Points positifs du visuel déjà présenté  :

Présentation d'un premier collage numérique qui annonce la volonté de travailler avec des images et des textures en les animant en stop motion.

Associer à chaque créature une texture qui lui corresponde : le petit poisson est mou et tendre et le gros poisson est dur et rigide.

Points à retravailler : 

Le visuel doit être amélioré car il est encore trop schématique.

Des registres d'image trop différents : réalisme photographique de l'eau avec des bulles, un dessin type illustration pour le pêcheur, de la pâte à modeler pour Nemo, des formes type papier ou carton découpé pour le gros poisson. Il faut trouver une cohérence visuelle !

Laisser tomber pour l'instant le numérique et travailler sur un visuel à partir de collage de matériaux réels ( différents types de carton par exemple ...)

A voir : 

Site de l'illustrateur de jeunesse Christan Voltz qui travaille avec cartons et matériaux de récupération.

Un court métrage d'animation réalisé en carton par Phil Brough en 2017 : Incendie à Carton-ville


Le sommeil agité du pêcheur ( Morgan, Samantha, Névius)

Points positifs du visuel présenté :

Dessin sur une feuille quadrillée qui montre un découpage narratif des plans qui est intéressant. Une prise de vue réelle peut être envisagée.

Un visuel avec un filtre vert pour recréer une ambiance d'enregistrement vidéo par une caméra de surveillance.

Points à travailler : 

Montrer par le mime à quoi rêve ou "cauchemarde" le pêcheur. Bien définir à quoi pense le pêcheur pour pouvoir le rendre visible pour le spectateur. 

Découvrir le cinéma burlesque : Buster Keaton

Inventer un décor avec des accessoires qui transforme la cage d'escalier en cabine de bateau où dort le pêcheur.

A voir :

Trucage de la surimpression expliqué sur le site du Ciné club de Caen

Sidewalk stories de Charles Lane (1989) : un film contemporain en noir et blanc sans paroles où tout est dit grâce au mime.

Les conseils de Méliès sur Les acteurs et la figuration (1907) :

Contrairement à ce qu'on croit généralement, il est très difficile de trouver de bons artistes pour le cinématographe. Tel acteur, excellent au théâtre, étoile même, ne vaut absolument rien dans une scène cinématographique. Souvent même, des mimes de profession y sont mauvais, parce qu'ils jouent la pantomime avec des principes conventionnels, de même que les mimes de ballet oint un jeu spécial qui se reconnait immédiatement. Ces artistes, très supérieurs dans leur spécialité, sont déconcertés dès qu'ils touchent au cinématographe. Cela vient de ce que la mimique cinématographique exige toute une étude et des qualités spéciales. Là, plus de public auquel l'acteur s'adresse, soit verbalement, soit en mimant. Seul l'appareil est spectateur, et rien n'est plus mauvais que de le regarder et de s'occuper de lui quand on joue, ce qui arrive invariablement, les premières fois, aux acteurs habitués à la scène et non au cinématographe. Il faut que l'acteur se figure qu'il doit se faire comprendre, tout en étant muet, par des sourds qui le regardent. Il faut que son jeu soit sobre, très expressif; peu de gestes, mais des gestes très nets et très clairs. Des jeux de physionomie parfaits, des attitudes très justes sont indispensables. J'ai vu de nombreuses scènes jouées par des acteurs connus ; ils n'étaient pas bons, parce que le principal élément de leur succès, la parole, leur faisait défaut dans le cinématographe. Habitués à bien dire, ils n'emploient le geste que comme accessoire de la parole au théâtre, tandis que dans le cinématographe la parole n'est rien, le geste est tout. Quelques-uns, cependant ont fait de bonnes scènes, entre autres Galipaux. Pourquoi ? parce qu'il est habitué au monomime dans ses monologues, et qu'il est doué d'une physionomie des plus expressives. Celui-là sait se faire comprendre sans parler, et son geste, même volontairement outré, ce qui est nécessaire en pantomime  et surtout pantomime photographiée, est toujours de la plus grande justesse. Le geste très juste d'un acteur, lorsqu'il accompagne sa parole, n'est plus compréhensible du tout quand il mime. Si vous dites : " J'ai soif" au théâtre, vous ne portez pas votre pouce avec la main fermée à la bouche pour simuler une bouteille. C'est parfaitement inutile, puisque tout le monde a entendu que vous aviez soif. Mais, en pantomime, vous serez évidemment obligé de faire ce geste.
C'est pourtant bien simple n'est-ce-pas ? Eh bien, neuf fois sur dix, cela ne viendra pas à quiconque n'a pas l'habitude de mimer. Rien ne s'improvise, tout s'apprend. Il y a lieu aussi de tenir compte de ce que rend l'appareil. Les personnages se trouvant, dans une photographie, p^laqués les uins sur les autres, il faut faire la p^lus grande attention pour détacher toujours en avant les personnages principaux, et modérer l'ardeur des personnages secondaires, toujours portés à gesticuler mal à propos. Ceci a pour effet de produire en photographie un méli-mélo de gens qui remuent. Le public ne sait plus qui regarder et on ne comprend plus rien à l'action. Les phases doivent être successives, et non simultanées. D'où nécessité pour les acteurs d'êtrre attentifs et de ne jouer qu'à tour de rôle, au moment précis où leur concours devient nécessaire. Encore une chose que j'ai eu souvent bien du mal à faire comprendre aux artistes, toujours portés à se mettre en évidence et à se faire remarquer, au grand détriment de l'action et de l'ensemble ; généralement, ils ont trop bonne volonté. et que de gants il faut prendre pour modérer cette trop grande bonne volonté sans la froisser cependant ! Tout étrange que cela paraisse, chacun des artistes de la troupe que j'emploie a été choisi parmi vingt ou trente que j'ai essayés successivement sans en obtenir ce qu'il fallait, quoique tous fussent de très bons artistes dans les théâtres de Paris dont ils font partie. 
Tous n'ont pas les qualités nécessaires  et la bonne volonté ne remplace pas ces qualités malheureusement. Ceux qui ont de l'étoffe s'y mettent vite ; les autres, jamais. Chez les artistes femmes surtout, celles qui miment bien sont rares. Beaucoup sont jolies, intelligentes, belles femmes, portant bien le costume ou la toilette ; mais, quand il faut leur faire mimer une scène quelque peu difficile, hélas ! trois fois hélas ! Qui n'a pas vu les suées que prend alors celui qui met en scène, n'a rien vu. Je me hâte d'ajouter que, fort heureusement, il en est qui font exception et qui jouent très gracieusement et très intelligemment. 
Conclusion: former une bonne troupe cinématographique est une chose longue et difficile. Seuls ceux qui n'ont aucun souci de l'art se contentent des premiers venus pour bâcler une scène confuse et sans intérêt. 


Le lieutenant de vaisseau ( Simon, Niels, Bartholomé) :


Un tournage avec prises de vues réelles peut être envisagé.

Utilisation d'un fond vert.

Recherche d'engrenages et de mécanismes en mouvement qui est intéressante et qu'il faudrait réinvestir avec des personnages qui évoluent dans ce décor de machines.

A travailler : 

Mieux se répartir les tâches entre chacun.

Trouver un décor qui évoque la salle des machines d'un bateau.

A voir : 


Charlie Chaplin, Les temps modernes, 1936


La sculpture en mouvement Méta maxi de Jean Tinguely, 1986






Dans les grandes profondeurs (Hugo, Barbara, Célina)


Points positifs du visuel présenté :


Une atmosphère poétique avec un décor très dépouillé qui agrandit l'espace et des personnages en forme de silhouettes qui provoque l'imagination du spectateur.

A travailler :

Se répartir les éléments du décor, les personnages et créatures marines à dessiner.

Chaque élève les dessine sur une planche.

A voir : 

Dégradé des couleurs et personnages silhouettés chez Jean-Michel Folon

Premier générique d'ouverture

Générique de fermeture d'Antenne 2 créé par Folon représentant des hommes volant. Ce générique débute à la création de la chaîne en 1975 jusqu'au 12/09/1983


Le départ du sous-marin (Théo, Timothée, Léo) :

Création de créatures hybrides mi-humaines mi-animales. Attention de bien soigner le collage. Voir collages de l'artiste Max Ernst.

Figurines articulées comme des marionnettes 



En 1933, Max Ernst part en Italie pour trois semaines, au cours desquelles il réalisera 184 collages à partir de gravures sur bois issues de romans populaires illustrés, de journaux de sciences naturelles et même de catalogues de vente publiés au XIXe siècle. (Voir le zoomorama)

Ces collages vont composer le roman « Une semaine de bonté », publié à Paris en 1934 et dont les thèmes des catastrophes, de la violence et du pouvoir se mélangent à des allégories mythologiques, des contes de fées, des légendes et des rêves.

Propositions :

Création d'un carrousel tournant pour faire défiler les silhouettes montées sur des tiges en bois.

Trouver si possible vieux tourne-disques.

Chaque élève fabrique au moins une figurine et un élément de décor.





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