Lycéens au cinéma : programme de courts métrages « PROFILS EN COURTS »
Depuis que le 7e art existe, les cinéastes dressent le portrait de leurs contemporains. Sous ses formes documentaires, fictionnelles, et autobiographiques, l’art du portrait cinématographique témoigne de notre époque et de notre société. Les visages et les corps filmés parlent de nous, des autres, et nous interrogent sur notre rapport au monde. Autour du court métrage fondamental d’Alain Cavalier L’Illusionniste, partez à la rencontre d’une adolescente privée de sa mère emprisonnée, d’un homme se rappelant son départ du Zaïre quand il était enfant, d’un jeune comédien revenant sur sa carrière, et d’une immigrante aux prises avec l’administration française.
MARLON de Jessica Palud – France – 2017 – 19 minutes
KWA HERI MANDIMA de Robert-Jan Lacombe – France, Suisse – 2010 – 11 minutes
L’ILLUSIONNISTE d’Alain Cavalier – France – 1992 – 13 minutes
KACEY MOTTET KLEIN, NAISSANCE D’UN ACTEUR d’Ursula Meier – France – 2015 – 14 minutes
AÏSSA de Clément Tréhin-Lalanne – France – 2014 – 8 minutes
Aïssa de Clément Trehin-Lalanne, 2014 (8mn)
Synopsis : Aïssa, une jeune Congolaise en situation irrégulière,
est appréhendée par la police. Elle affirme avoir 17 ans, mais les autorités la
croient majeure. Afin de déterminer si elle est expulsable, un médecin va
l’examiner.
Qui est ce réalisateur ?
En Licence
de Cinéma, Clément travaille comme régisseur sur des courts métrages et clips
avec le Collectif Fulldawa. C’est avec ce collectif qu’il décide de tourner son
premier court métrage Lucien en 2009 (Festival du Film de
Paris, Vaux en Velin, …).
Pendant
plusieurs années, il se consacre au métier de régisseur sur les films de J-J
Annaud (Minor, Or Noir), Bertrand Tavernier (Quai d’Orsay),
etc.
Il revient à
la réalisation avec Aïssa (TAKAMI), court métrage en
Compétition Officielle au Festival de Cannes 2014 (Mention Spéciale du Jury).
La carrière du film le conforte dans son envie de réaliser.
La jupe
d’Adam est son
troisième court métrage. Il développe actuellement des projets de longs et de courts
métrages, tout en continuant d’exercer le métier de régisseur.
La jupe d’Adam
- 2017 •
- En exploitation • Court Métrage
Production Films
Grand Huit
Avril 2013,
David, jeune père de famille cède au caprice de son fils et lui met une jupe
pour aller à l’école. Sa femme et lui sont convoqués par l’institutrice le soir
même suite aux plaintes de parents d’élèves.
A
voir sur Vimeo, interview du réalisateur (13 : 20) :
Pour revoir
le court métrage : https://www.youtube.com/watch?v=NtkE2GLQAag
Kwa Heri Mandima de Robert-Jan Lacombe
2010 - France, Suisse - Documentaire - 11 minutes
À partir
d’une photographie panoramique qui a immortalisé son départ du Zaïre quand il
avait 10 ans, Robert-Jan Lacombe replonge dans cette période révolue de son
enfance.
Le
réalisateur nous fait circuler dans les vestiges visuels de son enfance où il
recadre avec sa caméra des éléments des clichés pris lors de son départ.
Déconstruction, découpage, reformulation… Des bribes de souvenirs
s’enchevêtrent, et la magie s'opère autour de ces précieux objets que sont les
archives photographiques familiales.
Analyse de séquence du film Kwa heri Mandima de Robert-Jan
Lacombe (04 : 56) :
de Ursula Meier – 2015-14mn
8 ans. 12 ans. 15 ans. Un corps qui grandit devant la
caméra, s'imprègne de sensations, d'émotion se confronte à ses limites, à ses
zones d'ombre. Un corps qui au fil des années s'abandonne au personnage,
transformant ce qui pouvait paraître un simple jeu (d'enfant) en un véritable
travail d'acteur. Le portrait d'un adolescent qui s'est construit avec la
caméra.
Un
extrait du court métrage :
https://vimeo.com/263150024
Une vieille
dame enjouée, devenue illusionniste par amour, parle de son métier et exécute
quelques tours de magie.
Interview
du réalisateur (05 : 21)
Pour
revoir ce court métrage : http://www.ciclic.fr/education-artistique/editions-et-recherches-pedagogiques/documents-pedagogiques/l-illusionniste
Je ne peux
pas tourner des films avec l’idée que j’agis sur le monde car on y verrait
inscrit le fait que j’ai voulu changer le cours des choses, ce qui serait
prétentieux. Que mes films fassent frémir une eau dormante à l’intérieur d’un
cœur, ça je le souhaite. » Alain Cavalier
Extraits de
René Prédal (sous la direction), {L'Avant-Scène cinéma} Alain Cavalier, Filmer
des visages, n° 440-441, mars-avril 1995
Marlon de Jessica Palud, 2017
Interview de la réalisatrice (06 :09) :
https://www.arte.tv/fr/videos/079527-000-A/rencontre-avec-la-realisatrice-de-marlon/
France - Fiction - 19 minutes
Marlon,
quatorze-ans, rend visite à sa mère en prison pour la première fois depuis son
incarcération.
Primé dans
de nombreux festivals, ce premier court-métrage de Jessica Palud filme avec
délicatesse et fascination un portrait de famille dans le décor du milieu
carcéral.
La jeune
fille a les yeux baissés. Elle répond aux questions de la juge très brièvement.
Pourtant, ce moment est important pour elle. La magistrate en face d’elle est
sur le point de lui donner l’autorisation de rendre visite à sa mère, en
prison.
Difficile de
ne pas être happé dès les premières secondes de ce court-métrage puissant signé
Jessica Palud, qui raconte l’histoire de cette première visite donc. D’un côté,
une adolescente encore pleine d’espoir à l’idée de retrouver sa mère, et
entourée d’une grand-mère et d’un jeune oncle prêt à tout pour l’aider. De
l’autre, une mère désabusée.
Peu
surprenant de le retrouver dans la liste des nommés des César dans la catégorie
Meilleur court-métrage. En exclusivité pour Konbini, vous pouvez voir le
film, qui a toutes ses chances de repartir avec la statuette le 2 mars
prochain. À cette occasion, nous avons posé quelques questions à la
réalisatrice, histoire d’en savoir plus.
Konbini |
Comment est né le projet ?
Jessica
Palud | J’avais envie de parler du milieu carcéral mais pas forcément de
l’intérieur. J’ai vu comment l’incarcération de mon grand-père a affecté ma
famille et c’est ce point de vue que j’ai voulu adopter. Je me suis alors
inspirée du point de vue de cette jeune fille de 14 ans, Marlon (Flavie
Delangle), dans le film, qui n’a pas vu sa mère (Anne Suarez) depuis des mois
et le juge (Catherine Salée) lui accorde une autorisation de visite. Cela se
fait selon la réaction des enfants, le comportement de la personne incarcérée
ou la gravité des faits. Marlon est avant tout un portrait de famille.
Combien de
temps avez-vous mis à le faire, à l’écrire, à le tourner ?
L’écriture a
été assez rapide, la première version a été écrite en moins de 10 jours. J’ai
rencontré Punchline Cinéma en octobre 2015 et obtenu l’aide avant
réalisation du CNC, en mars 2016. On a tourné un an après notre rencontre
en octobre 2016. Il y a eu sept jours de tournage dont 3 jours en prison.
Vous avez
donc tourné des scènes de prison à la maison d’arrêt de Reims, pourquoi ?
Comment s’est déroulé le tournage ?
Nous avons
également reçu l’aide de la région Grand Est, et la maison d’arrêt de Reims
nous a très bien accueillis, ce qui n’est pas toujours évident. Ce sont des
autorisations de tournage assez compliquées à avoir. J’ai fait quelques
allers-retours pour m’imprégner du décor, réfléchir au découpage (le décor
était très étroit), poser des questions au directeur du centre, aux
surveillants, je voulais que tout soit juste. C’était un tournage fort, très
concentré. C’était la première expérience de jeu pour Flavie, le plus dur a été
de faire en sorte qu’elle ne lâche jamais. Je savais que c’était elle qui
porterait le film.
Quels sont
vos projets pour l’avenir ? Un premier long-métrage ?
J’ai terminé
l’écriture d’un long-métrage, Revenir, que Philippe Lioret et Marielle
Duigou vont produire avec Fin Août Productions. Ce film était signé avant que
je ne réalise Marlon, mais un long-métrage, ça prend du temps à mettre
en place. Le film est maintenant en plein casting. C’est aussi un portrait de
famille mais dans le monde agricole.
Et en
parallèle, je développe un nouveau projet de long-métrage produit par la
société Punchline Cinéma.
L’idée de ce
court pourrait-elle devenir un long ?
Oui, j’y
pense mais je prends mon temps.
Par Arthur
Cios, publié le 27/02/2018
Pour revoir
le court métrage : https://www.konbini.com/fr/entertainment-2/a-voir-marlon-court-metrage-prenant-concourt-aux-cesar/
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